La France a fait le choix de suspendre le service national mais n'a pas voulu priver ses jeunes de connaissances sur les principes et les réalités de la défense de la France, des Français et des valeurs de la République. Le parcours de la citoyenneté, qui a remplacé l'appel sous les drapeaux, comprend le recensement de tous les jeunes de 16 ans, l'enseignement de la défense (à l'école, au collège et au lycée) et la journée défense et citoyenneté (JDC). Ce blog est consacré à l'enseignement de la défense au Lycée Uruguay-France, à l'histoire militaire de la région d'Avon et de Fontainebleau, au devoir de mémoire, aux relations entre les armées et la nation, et aux métiers proposés par les acteurs de la sécurité et de la défense.

11 novembre 2011

Cérémonie du 11 novembre 2011 à Avon

A Avon, la cérémonie du 93e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 2011 a été placée cette année sous le signe de la jeunesse.


Des enfants des écoles primaires d'Avon ont déposé des bouquets sur les sépultures des Avonnais morts pour la France. Des enfants et des jeunes constituant l'essentiel des rangs de la musique ont donné à la cérémonie l'éclat qu'elle méritait. Des jeunes encore sous l'uniforme des scouts de France, des scouts d'Europe et des jeunes sapeurs pompiers de Fontainebleau-Avon ont montré que la transmission du souvenir avait trouvé sa relève. Des élèves du collège de la Vallée enfin qui ont lu le message de l'U.F.A.C. et aussi des extraits de textes sur la terrible bataille des Eparges.

Le message de l'Union Française des Associations de combattants et de victimes de guerre  (U.F.A.C.)  est lu par une élève du collège de la Vallée.
"Nous célébrons aujourd’hui le 93ème anniversaire du 11 novembre 1918, qui mettait fin à quatre années d’affrontements meurtriers.
Ce jour là, l’Allemagne, a reconnu la réalité de sa défaite militaire et a demandé l’arrêt des combats aux forces alliées.
Rendons hommage aux combattants qui par leur courage et leur abnégation ont su la contraindre à déposer les armes.
Ce conflit a été particulièrement dramatique du fait de l’apparition d’armes meurtrières qui ont provoqué un véritable déluge de feu et de sang.
De cette première guerre mondiale, notre mémoire collective conserve le souvenir des millions de morts, des mutilés, de veuves et d’orphelins.
C’est pourquoi le 11 novembre est inscrit dans la mémoire historique de notre pays. Cette date doit demeurer une journée de recueillement et du souvenir de la première guerre mondiale, préparée au niveau local et de la population et spécialement de la jeunesse.
L’union Française des associations de combattants et victimes de guerre s’emploie à transmettre aux jeunes générations la mémoire des évènements passés et les appelle à une vigilance permanente pour la défense des droits de l’homme et de la patrie.
Vive la république, Vive la France."



Monsieur Jean-Pierre Le Poulain, maire d'Avon, lit le message de Monsieur le président de la République:
"Il y a quatre-vingt-dix ans, au petit matin du 28 janvier 1921, dans un silence qui incarnait à lui seul le deuil de tout un peuple, le Soldat inconnu était inhumé sous l'Arc de Triomphe. La République consacrait le monument élevé aux victoires de la Révolution et de l'Empire à la dépouille d'un simple soldat tombé au cours du conflit le plus meurtrier de toute notre Histoire. 
A travers lui, la France rendait donc hommage à tous ceux qui, comme lui, avaient sacrifié leur vie sur tous les champs de bataille de la Grande Guerre.
Chaque jour, depuis, le ravivage de la Flamme du Souvenir est là pour perpétuer cet hommage et rappeler l'immensité, aujourd'hui presque inconcevable, du sacrifice.
Au fil du temps, les morts de la seconde guerre mondiale, d'Indochine et d'Afrique du Nord furent à leur tour honorés sous l'Arc de Triomphe, mais le 11 novembre est resté une journée consacrée au seul souvenir des soldats tombés au cours de la guerre de 14-18.
La disparition du dernier combattant du premier conflit mondial, le 12 mars 2008, et la perspective des manifestations qui commémoreront, dans deux ans, le centenaire de la Grande Guerre, impliquaient de faire évoluer la portée symbolique de la journée nationale du 11 novembre.
La pérennité du culte qui est rendu quotidiennement sur la place de l'Étoile au souvenir du Soldat inconnu, incarnation même du sacrifice du combattant, permet d'établir une filiation directe entre les différentes générations du feu. C'est le même sang, celui d'un même peuple, qui a été, à chaque fois, versé pour la France et ses valeurs. Que nos soldats soient nés sur le sol de notre pays ou aux confins de nos anciennes colonies, ils sont les enfants d'une même France, les soldats d'une même République à laquelle ils ont fait le don ultime, ce don sur lequel personne ne peut jamais revenir, celui de leur vie.
Ces vies ont été données pour que la France demeure et pour que la République perdure. Quel que soit le lieu, quel que soit le moment de notre Histoire, ce don est sacré et il mérite le même hommage, la même reconnaissance, la même ferveur. La mort au service de la France ne fait pas de différence. Le champ d'honneur est de toutes les guerres et de tous les conflits qui ont impliqué notre pays.
C'est pour cette raison que désormais, chaque 11 novembre, tous ceux qui ont donné leur vie pour la France, que ce soit pour la défense de la Patrie ou lors des opérations extérieures auxquelles notre pays participe, seront également associés à cet hommage solennel de la Nation.
Aujourd'hui, en ce début de XXIe siècle, nos troupes sont engagées en Afrique, au Proche-Orient,en Afghanistan et des soldats continuent à tomber sous le drapeau français pour que notre drapeau,lui, jamais ne tombe.
Il est juste et légitime que ces soldats rejoignent désormais dans la commémoration ceux qui les ont précédés dans le sacrifice au cours du XXe siècle, au service de notre destin et de nos valeurs, pour que vive la République et que vive la France.

Nicolas Sarkozy"

8 novembre 2011

Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

Ouverture le 11 nobvembre 2011 du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux


Fort d'une collection unique en Europe, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux proposera une vision nouvelle du premier conflit mondial [ 1914-1918 ], à travers une scénographie innovante illustrant les grandes mutations et bouleversements de la société qui en ont découlé. Un patrimoine exceptionnel à transmettre aux nouvelles générations. Un musée d'histoire et de société, pour découvrir des épreuves passées, mieux comprendre la société d'aujourd'hui et construire le monde de demain.

17 octobre 2011

22 octobre 1941, la dernière lettre de Guy Môquet


Châteaubriant, le 22 octobre 1941
Ma petite maman chérie,
Mon tout petit frère adoré,
Mon petit papa aimé,

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, à toi en particulier petite maman, c’est d’être très courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre, mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et René (1). Quant à mon véritable (2), je ne peux le faire, hélas !j’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge qui, je l’escompte, sera fier de les porter un jour.
À toi, petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman bien des peines, je te salue pour la dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup, qu’il étudie, qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans et demie (sic), ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels (3). Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux pas en mettre davantage, je vous quitte tous, toutes, toi maman, Séserge, papa, en vous embrassant de tout mon coeur d’enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy.


(1) Jean Mercier, Roger Semat, Rino Scolari.
(2) Serge, le frère de Guy Môquet.
(3) Jean-Pierre Timbaud, ami de Guy Môquet [...], et Charles Michels, trente-huit ans, député communiste de Paris, fusillés à La Sablière le 22 octobre 1941.


Guy Môquet
(22 avril 1924 – 22 octobre 1941)
Guy Môquet est avant la guerre élève au lycée Carnot à Paris. Il aime écrire des poèmes et faire du sport. Marchant dans les pas de son père il milite aux Jeunesses communistes. Son père, Prosper Môquet, cheminot et militant syndical est député communiste du 17ème arrondissement de Paris, il a été élu en 1936 avec le Front populaire.
Hommage rendu à Guy Môquet au lycée Carnot le 27 octobre 1944
(images ina.fr)

Le PCF ayant refusé de condamner l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes en septembre 1939, de nombreux militants, dont le père de Guy, sont arrêtés sous l’accusation de « démoralisation de l’armée ». Après la défaite française de mai-juin 1940, l’occupant allemand et le régime du Maréchal Pétain les maintiennent en détention. Près de deux cents d’entre eux sont ainsi internés dans le camp de Choisel, près de Châteaubriant, sous-préfecture située entre Nantes et Rennes.

Après l’incarcération de son père en Algérie, Guy doit quitter le lycée. Avec des camarades des Jeunesses communistes réorganisées clandestinement, il participe à la rédaction et à la distribution de tracts. Ce poème retrouvé sur lui témoigne des idées d’un militant communiste de l’époque :

« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme
Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice.»

Il est arrêté sur dénonciation le 13 octobre 1940 à la Gare de l’Est. Passé à tabac il refuse de livrer les noms de ses amis. Emprisonné d’abord à Fresnes, il est ensuite interné au camp de Choisel le 16 mai 1941.

Un groupe d'internés du camp de Choisel. Guy Môquet est au dernier rang, le 5ème à partir de la droite (n° 5).
Dans le camp les détenus ne sont pas contraints au travail, la vie y est supportable. Guy Môquet est le boute-en-train de la baraque 10, celle des jeunes. Lui qui, à Paris, aimait danser et courtiser les filles s’intéresse à des militantes de l’Union des jeunes filles de France arrêtées comme lui pour avoir distribué des tracts hostiles au régime de Vichy. A travers les clôtures de fil de fer barbelés, il s’éprend de l’une d’entre elle, Odette Leclan.

En juin 1941, après le début de l’invasion de l’URSS par les troupes allemandes le PCF entre en résistance contre les nazis, prônant la lutte armée, y compris l’assassinat de soldats, surtout des officiers. C’est ainsi que le 20 octobre 1941, à Nantes, après avoir fait dérailler un train de soldats allemands, deux membres des Jeunesses communistes abattent le lieutenant-colonel Hotz, croisé par hasard près de la cathédrale.

Obsèques du lieutenant-colonel Hotz le 30 octobre 1941
(images ina.fr)

Le 21 octobre 1941, le général Von Stülpnagel, commandant des troupes d’occupation en France, annonce par voie d'affiche : « En expiation de ce crime, j'ai ordonné préalablement de faire fusiller cinquante otages [...] cinquante autres otages seront fusillés au cas où les coupables ne sont pas arrêtés […]. J'offre une récompense [...] de quinze millions de francs aux habitants du pays qui contribueraient à la découverte du coupable ».

En liaison avec les autorités militaires allemandes Pierre Pucheu, le ministre de l’Intérieur du maréchal Pétain, sélectionne des otages communistes « pour éviter de laisser fusiller cinquante bons Français » : 18 détenus à Nantes, 27 à Châteaubriant et 5 Nantais emprisonnés à Paris. Parmi les 27 de Châteaubriant se trouvent des personnalités politiques comme Charles Michels, député de Paris, des responsables syndicaux, mais aussi un médecin, un professeur de lettres d’origine vietnamienne, des instituteurs, un étudiant arrêté lors de la manifestation patriotique du 11 novembre 1940, et des membres des Jeunesses communistes arrêtés pour avoir distribué des tracts, dont Guy Môquet.

Les 27 otages désignés sont transférés dans la baraque 6, où ils disposent d’une heure pour écrire une dernière lettre, puis montent dans des camions en chantant L’Internationale et La Marseillaise qui est reprise en chœur par l’ensemble des détenus restés dans le camp. Juste avant de monter dans le camion, Guy écrit un billet qu’un gendarme remet à Odette : « Ma petite Odette. Je vais mourir avec mes 26 camarades. Nous sommes courageux. Ce que je regrette est de n’avoir pas eu ce que tu m’as promis . Mille grosses caresses de ton camarade qui t’aime. Guy. » A 2 kilomètres de Choisel, dans une carrière de sable, 90 soldats allemands font face à 9 poteaux, plantés tous les 5 m. L’exécution se déroule en trois salves. Tous les condamnés refusent d’avoir les mains liées et les yeux bandés et meurent en criant « Vive le parti communiste ! » et « Vive la France ! » Guy Môquet, le plus jeune des fusillés, s’évanouit. Il est donc attaché inanimé à son poteau d’exécution et fusillé lors de la deuxième salve.

L’émoi en France est considérable. L’opinion qui a d’abord condamné les attentats anti-allemands se retourne contre l’occupant. Churchill et Roosevelt s’élèvent contre ce procédé « qui révolte le monde ». Le 25 octobre, à Londres, le général de Gaulle déclare à la radio : « En fusillant nos martyrs, l'ennemi a cru qu'il allait faire peur à la France. La France va lui montrer qu'elle n'a pas peur de lui [...]. »

Guy Môquet n’est pas le seul jeune à avoir fait le choix de la résistance au prix de sa vie. Ainsi Jacques Baudry, Jean-Marie Arthus, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros, élèves au lycée Buffon à Paris meurent fusillés le 8 février 1943 pour faits de résistance accomplis depuis l’âge de 15 ans. Gilbert Dru, étudiant en lettres et résistant est assassiné par la Gestapo le 27 juillet 1944. Les jeunes allemands Hans Scholl (25 ans), sa soeur Sophie (22 ans) et Christoph Probst (24 ans), membres du groupe de résistance La Rose Blanche, sont décapités à Munich pour avoir distribué des tracts pacifistes et antinazis.

« Les camarades qui restez soyez dignes de nous qui allons mourir. » Ce sont les derniers mots gravés par Guy Môquet sur une planche de la baraque 6.

Pour en savoir plus :
Site de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé : http://www.amicale-chateaubriant.fr/
P. –L. Basse, Guy Môquet, une enfance fusillée, Stock, 2000.
G. Krivopissko, F. Marcot, La vie à en mourir. Lettres de fusillés, 1941 – 1945, Point, 2006.
Jean-Pierre Azéma, "Guy Môquet, Sarkozy et le roman national", l’Histoire n° 323, septembre 2007.

2 septembre 2011

Concours National de la Résistance et de la Déportation 2012

Le thème 2011-2012 du Concours national de la Résistance et de la Déportation est :

"Résister dans les camps nazis"

On présentera les différentes formes qu'a pu prendre cette résistance et les valeurs qu'en transmettent les déportés par leurs témoignages.

Le concours national de la Résistance et de la déportation (CNRD) a été créé officiellement en 1961 par Lucien Paye, ministre de l'Éducation nationale, à la suite d'initiatives d'associations et particulièrement de la Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR). Ce concours a pour objectif de perpétuer chez les jeunes Français la mémoire de la Résistance et de la déportation afin de leur permettre de s'en inspirer et d'en tirer des leçons civiques dans leur vie d'aujourd'hui.

Les lycéens peuvent concourir dans trois catégories:
  • Première catégorie : classes de tous les lycées - réalisation d'un devoir individuel en classe, portant sur le sujet académique - durée 3 heures.
  • Deuxième catégorie : classes de tous les lycées - réalisation d'un travail collectif qui peut être un mémoire, associé ou non à d'autres supports, portant sur le thème annuel.
  • Troisième catégorie : classes de tous les lycées - réalisation d'un travail collectif, exclusivement audiovisuel (film, documentaire sonore), portant sur le thème annuel.
Pour les travaux collectifs, le jury national ne retiendra que des productions réalisées par deux élèves au minimum.

La date des épreuves du concours national de la Résistance et de la déportation pour l'année scolaire 2011-2012 a été fixée au vendredi 23 mars 2012, pour les devoirs individuels. Les travaux collectifs seront envoyés avant le vendredi 30 mars 2012.

Il existe deux niveaux à ce concours. Un jury départemental récompense les meilleurs travaux de Seine-et-Marne. Tous les premiers prix sont ensuite envoyés à Paris où ils concourent pour les prix nationaux.

Les élèves du lycée Uruguay-France intéressés par ce concours doivent contacter leur professeur d'histoire-géographie. Les inscriptions se font fin octobre 2011.

Pour plus d'informations, cliquez ICI.

Le palmarès du Lycée Uruguay-France se trouve ICI.

31 mai 2011

Le correspondant défense d'Avon

"Le ministère de la défense a souhaité la mise en place d’un réseau local composé d’un élu désigné par chaque conseil municipal comme correspondant défense.
Raoul VANDENHERREWEGHE, maire adjoint chargé des relations avec les administrés, est devenu l’interlocuteur privilégié des armées. Le correspondant défense constitue au sein de la ville un relais d’information sur les questions de défense auprès du conseil municipal et des Avonnais. En ce sens, il a pour objectif de sensibiliser les élus et les administrés aux impératifs de la défense et d’apporter des informations relatives au parcours citoyen, au recrutement et aux métiers dans les armées, aux relations avec les institutions militaires."

Elan, magazine municipal, n°68 - mars/avril 2011, page 24.




14 mai 2011

Le service civique

Le Service Civique permet à tous ceux qui le souhaitent de s’engager pour une durée de 6 à 12 mois dans une mission au service de la collectivité. Le Service Civique s’adresse plus particulièrement aux jeunes de 16 à 25 ans.

C’est :
  • Un engagement citoyen reconnu et valorisé ;
  • Une chance de vivre de nouvelles expériences ;
  • L’opportunité de se rendre utile et de faire bouger la société.
Les missions s’articulent autour de neuf grandes thématiques :

  • Culture et loisirs : Par exemple, initier des jeunes aux pratiques culturelles en organisant des visites dans des musées ou lors d'expositions.
  • Développement international et action humanitaire : Par exemple, aider à la scolarisation ou participer à des projets agronomiques.
  • Éducation pour tous : Par exemple, aider à combattre l’illettrisme ou la déscolarisation en accompagnant des jeunes dans des ateliers de lecture ou de loisirs.
  • Environnement : Par exemple, sensibiliser la population au respect de l’environnement, au tri des déchets, aux économies d’énergie.
  • Intervention d’urgence en cas de crise : Par exemple, aider à la reconstruction de sites endommagés par une catastrophe naturelle et accompagner les populations.
  • Mémoire et citoyenneté : Par exemple, participer à de grands chantiers de restauration de sites historiques.
  • Santé : Par exemple, sensibiliser des jeunes aux enjeux de santé en informant les adolescents sur la sexualité ou la contraception, développer les loisirs à l’hôpital.
  • Solidarité : Par exemple, offrir aux personnes âgées ou isolées une aide concrète dans la vie quotidienne.
  • Sports : Par exemple, accompagner dans le cadre de pratiques sportives des personnes n’ayant pas accès au sport, pour des raisons physiques ou sociales : personnes âgées, enfants et adultes handicapés ou fragiles.
Toutes les informations sont sur le site :

8 mai 2011

Cérémonie du 8 mai 2011 à Avon et Fontainebleau


La cérémonie du 8 mai à Avon et Fontainebleau se déroule en trois temps. Chaque commune organise une cérémonie qui lui est propre devant son, ou ses, monuments aux morts, puis les élus des deux municipalités se retrouvent pour achever en commun la commémoration.
La cérémonie s'articule autour de quelques moments forts. Le cortège guidé par les musiciens et les porte-drapeaux se rend devant les monuments qui honorent les Avonnais morts pour la France entre 1939 et 1945.
Le message de l'UFAC (Union française des combattants et victimes de guerre) est lu par deux élèves du collège de la Vallée:
"Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le 66e anniversaire du 8 mai 1945, jour où l'Allemagne nazie capitulait sans condition. C'était la victoire des Armées alliées, de la Résistance intérieure et extérieure avec le Général de Gaulle et ceux qui l'ont rejoint, telle l'Armée d'Afrique.
En ce jour anniversaire, nous leur rendons hommage, ainsi qu'aux combattants de la liberté de tous les pays et exprimons notre attachement à l'ensemble de nos Forces armées. La Seconde Guerre mondiale fut, en nombre de victimes, le conflit le plus meurtrier de tous les temps :
- 55 millions de morts,
- 3 millions de disparus,
- 35 millions de blessés,
- des veuves, des orphelins et des prisonniers par millions.
L'horreur des camps de concentration et d'extermination, l’horreur des crimes commis pendant les années d’occupation nazie et fasciste devenaient pour tous une affreuse réalité. Notre mémoire collective garde le souvenir des combattants et des victimes civiles. Elle conserve en particulier le souvenir des otages, des exécutions sommaires, des victimes de l'internement, de la déportation et des génocides.
L'Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre (UFAC) s'emploie à transmettre aux jeunes générations la mémoire des événements passés. Elle les appelle à une vigilance permanente pour la défense des Droits de l'Homme et la préservation de la Paix.
Vive la France ! Vive la République !"
Message de Gérard Longuet, Ministre de la défense et des anciens combattants, lu par M. Jean-Pierre Le Poulain, Maire d'Avon. 
"En ce 8 mai 2011, nous commémorons le 66ème anniversaire de la capitulation sans conditions de l'Allemagne nazie face aux Alliés. Il y a 66 ans, le 8 mai 1945, les armes se taisaient enfin en Europe, mettant un terme à cinq années de cauchemar et de barbarie, cinq années parmi les plus cruelles de l'histoire de l'humanité. 
Encaissant sur son territoire, avec les seuls soutiens de la Grande-Bretagne, de la Belgique et des Pays-Bas, le choc de l'offensive de l'Allemagne nazie, au printemps 1940, la France a payé un lourd tribut. Défaits militairement par les armes du III Reich, les Français ont, durant plus de quatre ans, subi le poids de l'occupation : l'angoisse pour leur million et demi de prisonniers, les privations de toute nature, l'annexion dans le système nazi pour les uns, l'oppression politique, le pillage économique, les persécutions raciales, la répression pour tous. 
Dès le 18 juin 1940, pourtant, en visionnaire autant qu'en homme d'honneur, le Général de Gaulle traçait les conditions d'une victoire qu'il estimait certaine. 
Au courage des étudiants parisiens du 11 novembre 1940 répondait l'engagement des Français libres qui multiplièrent leur présence sur tous les fronts, au fur et à mesure de la mondialisation du conflit : des terres africaines, à Koufra, en Libye, avec l'épopée de la colonne Leclerc au front de l'Est, en Russie, avec le groupe de chasse « Normandie-Niemen ». Du Pacifique à l'Afrique du Nord, sur terre comme sur mer et dans les airs, les combattants de la liberté furent sans cesse plus nombreux. Depuis les déserts d'Afrique jusqu'en Italie et en Provence, des Vosges jusqu'à Berchtesgaden, ils prirent ainsi une part décisive aux combats libérateurs. 
En France même, des hommes et des femmes qui n'acceptaient pas la soumission s'étaient levés, dans l'ombre, pour intégrer la Résistance. Organisés et fédérés par l'ancien préfet Jean Moulin, ils allaient, au péril de leur vie, malgré la traque, la répression et la torture, consacrer leur quotidien à harceler et à combattre l'ennemi. 
Pendant toutes ces années, l'honneur de la France a été porté par une minorité toujours plus nombreuse. Si notre pays avait perdu une bataille, ceux qui ont cru construire sur la défaite, plus qu'une erreur, ont commis une faute contre la patrie. 
Notre pays n'a pas perdu son honneur. Seule nation, avec l'Angleterre à déclarer la guerre à l'Allemagne à la suite de l'agression de la Pologne, quand d'autres se taisaient ou pactisaient, elle a eu le courage d'aller au conflit pour faire valoir ses valeurs, au rendez-vous de sa parole donnée. A l'engagement militaire s'est doublé l'héroïsme des résistants et la générosité des Justes qui ont, par leur bravoure personnelle, et au nom d'une France qu'ils estimaient éternelle, sauvé l'image de notre pays. 
Ce sont ces Français, résistants sur le territoire national ou Français libres engagés hors de nos frontières, qui ont permis à la France d'être présente lors de la reddition allemande à Reims. Ce sont ces Français qui donnent aujourd'hui tout son sens à la commémoration de ce 8 mai 1945, jour de la capitulation définitive de l'Allemagne nazie, au terme de près de cinq années de conflit. 
Ces événements se sont passés il y a 66 ans. Chaque année, nous commémorons ce souvenir. Chaque année, l'émotion est intacte. A tous ceux qui ne se sont jamais résignés, qui n'ont jamais abdiqué, qui espéraient la liberté ; aux hommes qui se sont battus, à ceux qui sont tombés, aux autres qui ont enduré tant d'épreuves, combattu avec tant d'abnégation, nourri tant d'espoir; à toutes celles et ceux grâce auxquels l'humanité a pu de nouveau croire en son destin, nous rendons, aujourd'hui, l'hommage qu'ils méritent."

Puis vient le moment toujours très émouvant de la lecture des noms des soldats, résistants et déportés victimes de la guerre. cette année la lecture a été effectuée par des conseillers municipaux et par deux élèves de première du Lycée Uruguay-France.
Des jeunes, écoliers, collégiens et lycéens déposent ensuite un bouquet de fleurs tricolores sur les tombes des soldats avonnais morts pour la France.
Des couronnes sont alors déposées devant les deux monuments.
Le cortège est ensuite reformé. Derrière les musiciens d'Avon musique et culture les drapeaux des associations patriotiques conduisent les participants à la cérémonie vers la sortie du cimetière.
La cérémonie se poursuit devant l'Hôtel de Ville d'Avon présence de Didier Julia, député, de Roseline Sarkissian, conseillère régionale, de Jean-François Robinet, conseiller général , d'élus de Fontainebleau et de représentant d'autorités civiles et militaires.
Nelly Kopp au nom de l'association patriotique Rhin et Danube lit l'Ordre du jour n° 9 rédigé par le général de Lattre de Tassigny, commandant en chef la 1ère armée française, à Berlin le 9 mai 1945.
"Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Soldats de la Première Armée Française.

Le jour de la Victoire est arrivé.
À Berlin, j'ai la fierté de signer au nom de la France, en votre nom, l'acte solennel de la capitulation de l'Allemagne.
Dignes de la confiance de notre Chef Suprême, le Général de Gaulle, libérateur de notre Pays, vous avez, par vos efforts, votre ferveur, votre héroïsme, rendu à la Patrie son rang et sa grandeur.
Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l'ennemi, partout où vous l'avez rencontré.
Vos drapeaux flottent au coeur de l'Allemagne.
Vos victoires marquent les étapes de la Résurrection Française.
De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-mêmes comme à celle de vos exploits.
Gardons pieusement la mémoire de nos morts. Généreux compagnons tombés au Champ d'Honneur, ils ont rejoint dans le sacrifice et la gloire, pour la Rédemption de la France, nos fusillés et nos martyrs.
Célébrons votre victoire : victoire de Mai, victoire radieuse de printemps qui redonne à la France la jeunesse, la force et l'espoir.
Soldats vainqueurs, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie.
Berlin, le 9 mai 1945."

La cérémonie s'achève par une messe célébrée dans l'église Saint-Pierre d'Avon.

4 mai 2011

66e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945

Cérémonie du 8 mai 1945

Dimanche 8 mai 2011, les villes d’Avon et Fontainebleau s’associent de nouveau pour célébrer la commémoration du 66ème anniversaire de la victoire du 8 mai 1945. De nombreux élus et associations patriotiques seront mobilisés pour l’occasion.

16 avril 2011

"Plus jamais ça" exposition des dessins de François Lauvin


 "Plus jamais ça !"

Le message des déportés des camps de concentration.

Une exposition des dessins de François Lauvin, professeur d'arts plastiques, artiste peintre, témoin adolescent de l'Occupation allemande de 1940 à 1944.

Il a réalisé en 1952, une série de dessins à l'encre de chine, traduisant l'horreur des exactions nazies, parmi lesquelles l'exécution de son frère, combattant dans un maquis;

Du 19 avril au 7 mai 2011

Maison dans la Vallée, Avon

Entrée libre 9h/12h et 13h30/18h (fermé le dimanche)


AFMD-77

Renseignements au 01 60 74 91 30

19 mars 2011

Présentation du métier d'infirmer militaire

Le MERCN (r) NORET Frédéric
réserviste opérationnel depuis 2002

Le Service de Santé des Amées (SSA) mandate certains de ses réservistes opérationnels pour aller présenter les écoles qui forment les futurs médecins et infirmiers militaires.

C’est à ce titre que M. NORET, manipulateur d'électroradiologie médical et réserviste opérationnel, est intervenu le jeudi 10 mars 2011 au Lycée Uruguay-France d'AVON, auprès la classe de Terminale ST2S.2 de M. CHEVREUX.

Les 29 élèves ont suivit la présentation du métier d’infirmier militaire et en particulier les deux voies d'accès à cette profession : le recrutement direct de paramédicaux diplômés ou encore la formation au sein de l'Ecole du Personnel Paramédiacal des Armées (EPPA) de Toulon.

Les élèves ont pu se rendre compte que l’infirmier du SSA est également un militaire comme les autres en plus de sa capacité à soigner et à apporter le secours à ses frères d’armes.

Le fait de présenter ce métier avec ses contraintes et avantages fera certainement mûrir des projets professionnels, à court ou moyen terme, à ceux qui se destineront vers des études paramédicales.

C’est le but du SSA que de se faire connaître à travers ses métiers. 

Transport de blessés dans un avion médicalisé Morphée (source sirpa air)
 
M. NORET reviendra au lycée au premier trimestre de l'année scolaire 2011/2012 afin de présenter les métiers de médecin et de pharmacien militaires.

15 février 2011

Information sur les métiers de la santé dans les armées

Le lycée Uruguay-France est labellisé "lycée des métiers de la santé et du social" c'est à ce titre qu'il tient à offrir à ses élèves une information la plus complète possible sur les carrières offertes par le service de santé des armées.
Monsieur Frédéric NORET, réserviste opérationnel du Service de Santé des Armées (SSA) interviendra au Lycée Uruguay-France afin de présenter le cursus d'infirmier militaire au sein de l'Ecole des personnels paramédicaux des armées (EPPA) de Toulon.

Les hôpitaux militaires recrutent des paramédicaux diplômés mais les jeunes bacheliers ou élèves de terminale peuvent aussi intégrer l'Ecole du personnel paramédiacal des armées.

Jeudi 10 mars 2011 à 14h30 en salle K 105.

Cette présentation s'adresse principalement aux élèves de Terminale ST2S2 mais tous les autres élèves intéressés pourront y assister. Ils devront pour cela s'inscrire par mail à l'adresse: oplancke@ac-creteil.fr



22 janvier 2011

27 janvier : Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité

"La France a retenu la date du 27 janvier, anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, pour cette journée de la mémoire.

"Cette journée de la mémoire devra faire prendre conscience que le mal absolu existe et que le relativisme n’est pas compatible avec les valeurs de la République. En même temps, il faut montrer que l’horreur s’inscrit dans une histoire qu’il convient d’approcher avec méthode, sans dérive ni erreur. Ainsi appartient-il à notre institution de faire réfléchir les élèves à l’Europe du XXème siècle, avec ses guerres et ses tragédies, mais aussi à ses tentatives de synthèse autour des valeurs des droits de l’homme et à sa marche vers l’unité. Il est nécessaire de montrer aux jeunes que ces valeurs ne sont pas de simples mots. Leur respect dans tous les pays du monde est fondamental et nécessite de la part de chacun d’être attentif à ce qui menace ces valeurs et actif pour les défendre."
B.O.E.N. n°46 du 11 décembre 2003 : http://www.education.gouv.fr/

Le 8 décembre 2004 dix-huit élèves et deux professeurs du Lycée Uruguay-France ont visité le camp d'Auschwitz-Birkenau. Le voyage était organisé par le Mémorial de la Shoah et le Conseil régional d'Ile-de-France. Le récit de ce voyage reste d'actualité, nous avons donc décidé de le publier à nouveau.

Une élève de terminale devant le mur des photos de familles qui se trouve dans le "Sauna". Ces photos appartenaient aux déportés qui ont dû abandonner tous leurs effets personnels en arrivant dans le camp.

Dans le car qui nous mène de l'aéroport de Cracovie à Auschwitz, Jacques Zylbermine un ancien déporté a raconté son histoire.

« Il y a soixante ans, je suis venu en « touriste » malgré moi.

En 1943, je vivais avec ma famille près de Rennes, à Vitré. Nous y sommes venus en mai 1940 lorsque Nancy, où nous vivions, a été évacué.


En 1943, j’avais 14 ans, ma mère, mon père, mes deux sœurs et moi avons été arrêtés. Nous avons ensuite été transférés à Drancy. Nous sommes restés à Drancy un mois, le temps de former un convoi. Ainsi, 1350 personnes se sont trouvées entassées dans des wagons SNCF « chevaux 8, hommes 40 », nous étions 60 entassés dans chaque wagon, hommes, femmes, enfants, vieux, femmes enceintes. La promiscuité était insoutenable. Comme il n’y avait pas de place pour tout le monde, les personnes âgées et les bagages étaient au milieu, les autres sont restés debout pendant trois jours et trois nuits. Nous disposions d’une petite ration de nourriture et de deux sceaux remplis d’eau dans le wagon… pour soixante personnes. L’odeur était insoutenable. Soixante personnes qui font leurs besoins… Sans se cacher, impossible d’y échapper. Très vite les sceaux débordèrent. Des volontaires les vident par les lucarnes grillagées avec des boîtes de sardines. Trois nuits… Nous arrivons à une destination inconnue. L’expression que nous avons entendue à Drancy était « Pitchipoï ». Les transports partaient pour « Pitchipoï » ! Personne ne savait où c’était.

Devant cette baraque s'effectuait le "triage" des déportés. Un "médecin" SS classait les déportés à leur descente du train en deux colonnes. Une pour les déportés condamnés au travail, l'autre pour ceux qui sont destinés à mourir.
Partis le 7 octobre 1943, nous arrivons le 10 octobre. Le train s’arrête. Nous entendons des coups sur les wagons, des hurlements : « los, schnell ». L’angoisse est inimaginable. Des brutes en uniforme frappent les wagons avec leurs schlagues en caoutchouc. « Laissez vos bagages, vous les récupérerez plus tard ». Les wagons vidés on nous a poussé vers un endroit plus spacieux. Là les hommes sont séparés des femmes. Le convoi est scindé en deux groupes. Puis il y a une nouvelle sélection parmi les femmes. Certaines d’un côté, les autres de l’autre… Sans raison apparente. Des camions sont arrivés. Les jeunes et les plus valides sont d’un côté, les vieux, les invalides et les enfants sont partis dans les camions. Les rotations durent dix minutes. Toutes les dix minutes les camions viennent rechercher d’autres personnes. Bientôt il n’y avait plus de femmes. J’ai vu ma mère et mes deux sœurs disparaître à jamais, mais alors je ne le savais pas. A nouveau une sélection chez les hommes. Il faut passer devant un officier SS qui demande l’âge et la profession. Le rituel continue. Droite ou gauche… Le SS me demande mon âge. 14 ans, tu vas à gauche. Mon père est allé à droite Je ne comprenais pas cette procédure.


Je me suis retrouvé avec 350 jeunes. L’autre groupe avec les plus âgés et les enfants est parti dans une nouvelle rotation dans les camions.

A notre tour, nous montons dans les camions. Nous contournons la ville par des chemins détournés. Je me suis retrouvé à Auschwitz III, Buna-Monowitz, de l’autre côté de la ville. Nous ignorions où étaient nos parents et nos bagages. Dans ce camp il y avait entre 12000 et 15000 personnes. C’était le troisième camp après Auschwitz I et Auschwitz II, le plus récent des camps de ce complexe qui regroupait 40 à 45 camps en Haute Silésie. Je n’ai plus jamais remis les pieds dans les deux autres camps mais très vite nous avons su ce qu’il s’y passait. Il y avait des baraquements en bois. Arrivés là, nous culbutons d’un univers dans un autre. Commence le processus de déshumanisation On nous ordonne de nous mettre nus. On nous tond les cheveux et les parties pileuses. On nous douche, en fait nous recevons un jet d’eau bouillante, puis un jet d’eau glacée. On nous jette dehors avec un paquetage : un pyjama rayé et des galoches en bois. Les pyjamas sont de toutes les tailles, c’était grotesque, il fallait faire des échanges. Là on nous dit que « vous êtes ici depuis deux heures et que vos femmes et vos enfants sont déjà sortis par la cheminée… » C’est le moment de l’immatriculation. Le tatouage. Tous les déportés sont tatoués avec ma même aiguille qui n’est jamais nettoyée. Pour moi ce fut huit jours d’infection et de douleur.

Le camp de Buna procurait de la main d’œuvre pour IG Farben. C’était une usine qui fabriquait du méthanol à partir du charbon, ainsi que du caoutchouc synthétique « Buna ». L’usine était entourée de barbelés et gardée par des SS. A notre arrivée il y avait un énorme espace marécageux avec une forêt de grues. Les déportés doivent construire des routes et l’usine. L’espace est immense, 8 kilomètres sur 6 ! L’usine était conçue pour fabriquer du carburant synthétique et du caoutchouc destiné à fabriquer des pneus et des patins de chars. Ici l’espérance de vie était de une semaine à trois mois. Auschwitz III, était un camp d’extermination par le travail et non par le gaz. »

La tristement célèbre porte de Birkenau vue de l'intérieur du camp. C'est à cet endroit précis que les déportés descendaient du train.
Une fois arrivés dans le camp d'Auschwitz II- Birkenau, Jacques Zylbermine reprend son témoignage.

« La nuit l'éclairage des barbelés rendait le paysage dantesque. Il n'y avait plus d'enfants, il n'y avait que des détenus. Je ne sais pas pourquoi j'ai survécu. »

Une baraque du camp de Birkenau.
Jacques Zylbermine raconte la vie dans le camp de Birkenau de l'intérieur même d'une des baraques.
Nous visitons un des baraquements de BII, les « box » de bois servaient à coucher les déportés qui étaient entassés à 12 par « planche ».

« Chaque matin, reprend Jacques Zylbermine, c’était la cueillette des cadavres. Il était très difficile de dormir, emboîtés les uns dans les autres. Nous avions si peu de chair que nos os étaient en contact direct avec les planches. La douleur était telle que nous devions changer de position, tous en même temps, chaque demi-heure. Les places du haut étaient les plus recherchées car la dysenterie était permanente et ceux du dessous recevaient les excréments de ceux du dessus. Les poux, les puces, les plaies nous faisaient souffrir. Des vagues de puces me couraient partout. Mon corps était une immense plaque rouge. Nous étions couverts de furoncles. Et puis il y avait le froid, la faim, la maladie, le désespoir…

Il y avait un chef par block avec des adjoints, des "Sturmdienst". Leur objectif : la bonne organisation des baraquements. Il fallait que les gens se tiennent tranquilles. C’était des déportés.

Les déportés étaient de toutes origines, il était difficile de communiquer. Toutes les langues étaient parlées. La seule langue commune qu’il était vital de connaître était l’allemand. Il était vital de connaître son numéro en allemand. Ne pas répondre à l’appel c’est la mort. C’était recevoir des coups de « Gummischlag » de matraque en caoutchouc. Le mien était le 157279. »

Jacques relève sa manche et nous montre son tatouage.

« Il est petit nous dit-il, car à l’époque j’avais un petit bras. Le matin appel par numéros. Ne pas répondre c’était la tabassée. Il faut apprendre son numéro par cœur. »

Les latrines.
« J’ai assisté à des pendaisons ignominieuses, en musique. Le supplicié était soulevé par une poulie, doucement, son agonie pouvait durer 10 à 15 minutes. Les corps s’agitaient, ce n’est pas beau à voir, le visage cyanosé, une langue énorme sortait de 10 à 15 centimètres, gonflée de sang. Ils souffraient le martyr. Et tout cela en musique.

Il y avait deus appels par jours. Par tous les temps, cela pouvait durer deux heures, voire davantage. Après 12 à 14 heures de travail, l’appel était une séance de torture. »


Les ruines de l'un des fours crématoires de Birkenau. C'est dans les sous-sol de ces bâtiments que se trouvaient les chambres à gaz. Ce sont les seuls bâtiments que les nazis ont dynamités avant de fuir en janvier 1945.
 Nous avançons vers une baraque sanitaire devant les latrines Jacques évoque « un autre lieu de torture avec la saleté et les infections. »

La porte du camp d'Auschwitz 1 et sa terrible devise "Arbeit macht frei", le travail rend libre.
Jacques Zylbermine guide ensuite le groupe dans le reste du camp. Il montre le quai de tri, les ruines des chambres à gaz et des crématoires, le bois de bouleaux, le Sauna.

Dans le musée d'Auschwitz 1 les boites de gaz Zyklon B.
Nous arrivons ensuite dans le camp d’Auschwitz I. A l’intérieur d’un des blocks Jacques reprend son récit lorsque des photos ou des objets évoquent des souvenirs. La vision de la pièce qui contient les tonnes de cheveux coupés est insupportable pour Jacques qui pense immédiatement que pourraient s’y trouver ceux des sien.

« Pourquoi j’ai survécu ? Je ne le sais pas. Ce n’est pas logique… c’est comme ça.

J’ai subi des bombardements américains à Buna Monowitz. Les Allemands se réfugiaient dans des bunkers et des déportés sont morts. Le 20 juillet 1944 ce fut le premier bombardement et le dernier en janvier 1945. J’ai subi tous les bombardements.

Lorsque j’étais à la Buna, par 3 fois nous avons vu la Croix rouge. Ils ont regardé. Il n’ont rien vu, rien entendu, rien dit… Alors que je les ai vus à quelques mètres de moi. Il y a eu une complicité du silence.

J’étais dans le même camp que Primo Levi. Trop malade il ne pouvait pas faire la marche de la mort. On a marché 18 jours sans boire ni manger dans l’uniforme d’Auschwitz III. Il y a eu 90% de morts. D’Auschwitz à Gleiwitz il y a 75 kilomètres. On marchait comme des cadavres vivants. C’était un effort surhumain. Un pas après l’autre… Dans un état second. Je me sentais dématérialisé à force de sublimer toute la souffrance que ça pouvait induire. Je me voyais en dehors de mon propre corps. Je ne ressentais plus rien. Aucune douleur, aucune sensation.

A Gleiwitz nous avons été parqués dans un camp. Le train ne venait pas. Les SS ont organisé un massacre de ceux qui ne pouvaient pas marcher. Un train est arrivé, avec des plateformes métalliques. Nous étions 120 à 130 entassés les uns sur les autres. J’ai eu la chance de ne pas être le long d’une paroi, les secousses des accélérations et des décélérations écrasaient ceux des extrémités. On est resté une dizaine de jours dans le train. A Buchenwald il n’y avait plus que 2 ou 3 survivants dont moi. Des hommes casqués nous attendaient. Il n’y avait que des cadavres dans le train. J’étais en état d’hypothermie. J’ai eu les pieds, les mains et une partie du visage gelés. »

Les fours crématoires près de la chambre à gaz du camp d'Auschwitz 1
Visite ensuite des bâtiments qui internaient les Polonais et en particulier des prêtres. Visite de la chambre à gaz n°1. A gauche les fours crématoires. Jacques nous montre comment fonctionnaient ces fours.

Il faisait  nuit noire quand nous avons quitté le camp.
Les 18 élèves et leurs deux professeurs autour de Jacques Zylbermine
Les élèves : AUGE Amélie, BANDINI Dimitri, BERTHO Sonia, BINIADAKIS Elise, CISLO Romain, CONSTANT Jennifer, CORJON Lysandre, DA SILVA Cindy, DEL PUPPO Oriane, DEVILLERS Stéphanie, DULION Sarah, FAVRET Aurélie, GERARD Elodie, GODIN Sophie, KIRMIZ Stéphanie, MARLIN Morgane, NEDJAR Isabel, ZEHNTER Anne. Leurs deux professeurs William MILLET, Olivier PLANCKE.