La France a fait le choix de suspendre le service national mais n'a pas voulu priver ses jeunes de connaissances sur les principes et les réalités de la défense de la France, des Français et des valeurs de la République. Le parcours de la citoyenneté, qui a remplacé l'appel sous les drapeaux, comprend le recensement de tous les jeunes de 16 ans, l'enseignement de la défense (à l'école, au collège et au lycée) et la journée défense et citoyenneté (JDC). Ce blog est consacré à l'enseignement de la défense au Lycée Uruguay-France, à l'histoire militaire de la région d'Avon et de Fontainebleau, au devoir de mémoire, aux relations entre les armées et la nation, et aux métiers proposés par les acteurs de la sécurité et de la défense.

28 décembre 2010

Forum post bac du samedi 22 janvier 2011

Le forum post-bac se tiendra le Samedi 22 Janvier 2011 dans les locaux de l’IUT de Fontainebleau de 9h à 15h.

65 établissements supérieurs viendront présenter leurs formations aux lycéens et répondre à toutes les questions.

3 conférences seront proposées :
10h à 10h30 : étudier à l’université,
10h30 à 11h : les formations en apprentissage dans l’enseignement supérieur,
11h à 11h30 : les classes préparatoires aux grandes écoles.

Ce forum trouvera son prolongement dans les actions d’orientation active proposées par les établissements, universités, lycées, IUT, écoles, et CIO (journées portes ouvertes, accueil des lycéens, conseils à l’orientation)

En outre, des stands tenus par des représentants des différentes armées et administrations concernées présenteront les carrières de la défense. Les lycéens pourront donc s'informer sur les métiers de:


la Marine nationale,
l'Armée de l'Air,
l'Armée de Terre,
la Gendarmerie nationale.

et aussi de:
la Police nationale,
et des Sapeurs pompiers.

IUT Sénart/Fontainebleau
route forestière Hurtault
77300 FONTAINEBLEAU
De 9h00 à 15h00

15 décembre 2010

L'OTAN à Fontainebleau


De 1949 à 1967 Fontainebleau fut le siège de quatre quartiers généraux de l’OTAN : l'État-major des forces alliées en Centre-Europe (Allied Force Centre; AFCENT), l’Etat-major des forces terrestres (LANDCENT), l’Etat-major des forces aériennes (AIRCENT) et l’Etat-major des forces navales (NAVCENT).
L’Europe disposait depuis 1950 à Fontainebleau d’un quartier général interallié qui relevait de l’Organisation de Défense de l’Europe Occidentale créée par le Traité de Bruxelles du 17 mars 1948 signé par la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni. En 1951 ce quartier général a laissé la place à celui de l’OTAN.

Le traité de l’Atlantique Nord a été signé à Washington le 4 avril 1949. Le traité proclame dans son préambule la détermination des Etats à « sauvegarder la liberté de leurs peuples, leur héritage commun et leur civilisation, fondés sur les principes de la démocratie, les libertés individuelles et le règne du droit ». L’article 5 indique : « Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties […] ».

Enveloppe "Premier jour" (First Day Cover) datée du 14 décembre 1959 émise à l'occasion du 10e anniversaire de l'OTAN. Les 15 Etats membres de l'Alliance Atlantique sont placés sur une carte de l'hémisphère nord. En face (et en rouge comme il se doit)  l'URSS et ses "Etats satellites". Le timbre représente le nouveau siège de l'OTAN situé porte Dauphine à Paris. Ce bâtiment, qui a été inauguré le 15 décembre 1959, abrite le Secrétariat International de l'OTAN et les bureaux des 15 Délégations Permanentes auprès du Conseil Atlantique, il a pris la suite du siège initial installé pendant 10 années près du Palais de Chaillot.

En 1961, 15 Etats sont membres de l’OTAN : La Belgique, le Canada, le Danemark, la France, la République Fédérale d’Allemagne, la Grèce, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. De ces nations, 12 étaient les membres fondateurs de l’Alliance, la Grèce et la Turquie l’ont rejointe en 1952, la RFA en 1955.

L’AFCENT dépend directement du Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe (Supreme Headquarters Allied Powers Europe ; SHAPE) situé à Paris, l’AFCENT est le plus grand des quartiers-généraux européens de l’OTAN. Les autres commandements étant situés à Kolsaas en Norvège pour l’Europe du Nord, à Naples en Italie pour l’Europe du Sud et à Malte pour les forces alliées en Méditerranée.

L’AFCENT rassemble des militaires de 8 nations : La Belgique, le Canada, la France, la République Fédérale d’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Les missions du CINCENT (Commander-in-Chief Allied Central Europe ; Commandant en Chef des forces alliées en Centre Europe) sont de préparer la défense du Benelux, de l’Allemagne fédérale et de la France métropolitaine. Pour cela il doit non seulement coordonner mais aussi intégrer les forces qui lui sont confiées.

A Fontainebleau les quartiers généraux et services nécessaires au bon fonctionnement de l’OTAN sont dispersés dans toute la ville.

La Cour Henri IV, appelée aussi Cour des Offices est occupé par l’AFCENT.


L’Aile des Princes, une partie du Château de Fontainebleau proche de la Cour Henri IV abrite le LANDCENT.

En face de la Cour des Adieux, dans l’Hôtel de France et d’Angleterre, un superbe hôtel particulier ayant appartenu à la duchesse d’Etampes, maîtresse de François 1er, logent les sections géographiques, financières et fiscales de l’AFCENT ainsi que le Cercle-mess des sous-officiers (Interallied Senior NCO’s Club).


Camp Guynemer, la porte principale, début des années 1960
http://www.fontainebleauveteransassociation.co.uk/

Le Camp Guynemer, présenté comme « un camp moderne, clair et situé à un mile au Sud de Fontainebleau » accueille un grand nombre de quartiers-généraux et de services : le QG de l’AIRCENT, le QG de NAVCENT, l’unité de support de l’AIRCENT, un parc de véhicules, des unités de transmission, une boutique, un cinéma, une chapelle, une piscine, des terrains de sport… Tout est fait pour que les militaires alliés, en particulier américains, se sentent chez eux, en pouvant jouer au base ball par exemple. Bien entendu, les Britanniques organisent des tournois de cricket.



Insigne de l'AIRCENT. Cet insigne est toujours visible dans le Camp Guynemer



Plan du Camp Guynemer en 1961
 http://1141st.blogspot.com/2009/10/fontainebleau-information-booklet.html


The US air force band devant le Stade Embry dans le camp Guynemer
http://www.fontainebleauveteransassociation.co.uk/

La caserne Damesme proche du centre-ville de Fontainebleau est occupée par les forces françaises de soutien de l’AFCENT et des éléments de la Royal Air Force britannique.
La caserne Damesme en 2010

La caserne Lariboisière située immédiatement au sud du parc du château, abrite une base de l’US army qui procure aussi tout ce dont ont besoin les militaires mais aussi les familles des soldats américains et canadiens. Une salle de cinéma leur est exclusivement réservée. Une agence de l’American Express Company ainsi qu’un bureau de la Western Union offrent tous les services bancaires et postaux. La caserne accueille aussi un escadron des transmissions britannique.

Le quartier Chataux, situé entre la caserne Damesme et l’hôpital, loge des militaires britanniques, il s’y trouve aussi une salle de cinéma réservée aux Anglais.

En plus des quartier-généraux, Fontainebleau accueille des installations destinées au logement et au bien-être des militaires de l’Alliance et de leurs familles.

Si des infrastructures sont nationales, il existe aussi des lieux où les militaires des différentes nations peuvent se côtoyer, ainsi au 43 rue Royale se trouve le Cercle mess interallié des officiers (Interallied Officers’ Club) alors que les sous-officiers disposent d’une partie de l’Hôtel de France et d’Angleterre. La troupe dispose de deux clubs dans Fontainebleau, un dans la caserne Lariboisière, l’autre dans le camp Guynemer.



L'ancien Cercle des Officiers appartient désormais à l'INSEAD qui a conservé au bâtiment le nom de "Cercle"

A la demande du SHAPE des logements ont été construits à partir de 1951 par l’architecte Marcel Lods sur un terrain gagné sur la forêt au Nord-Ouest de la ville. En quelques mois 4 barres de 130 mètres de long ont été montées permettant de loger, dans 280 appartements, les officiers mariés de l’AFCENT ainsi que leurs subordonnés. 

Une des quatre barres du SHAPE VILLAGE construit par Marcel Lods en 1951 et 1952

Il existe aussi des logements pour les officiers (Bachelor Officer Quarters ; BOQs), derrière le Cercle des officiers rue Royale pour le LANDCENT et dans le camp Guynemer pour l’AIRCENT. Cependant Les logements officiels ne sont pas en nombre suffisants et les militaires alliés louent des appartements et des maisons non seulement à Fontainebleau mais aussi dans les villages alentours jusqu’à 15 km.

BOQs de l'AIRCENT dans son état actuel (novembre 2010)
De nombreux clubs sportifs et culturels permettent militaires alliés et à leurs familles d’entretenir une vie sociale intense à Fontainebleau. Des clubs de voile, de tir, de golf, de squash, de tennis et un aéroclub – vol à moteur et vol à voile à Episy près de Moret-sur-Loing – sont gérés par l’AFCENT et l’AIRCENT, ils sont ouverts aux militaires de toutes les armes. En ville un club de théâtre est créé par les anglophones ainsi qu’un automobile club. Les clubs interalliés des officiers et des sous-officiers ont leur déclinaison au féminin, ainsi le Club Féminin rassemble les épouses d’officiers alors que le Club Femotan est réservé aux épouses des sous-officiers. Ces clubs organisent diverses activités de loisirs comme des bals, de danses écossaises, du bridge, des parties de bingo (tous les vendredis soir l’hiver), et quelques spectacles. Le club interallié des officiers dispose d’une petite bibliothèque ouverte aux membres des quartiers-généraux et à leurs familles.

Une ligne d’autocars, les « cars aircent » relie le camp Guynemer à la place du Général de Gaulle desservant ainsi les quartiers-généraux de l’AFCENT et du LANDCENT ainsi que le Club des sous-officiers, et par la rue Royale rejoint le club des officiers et les logements « BOQs ». D’autres cars permettent de rejoindre la gare de Fontainebleau-Avon.

Afin de scolariser les enfants des militaires affectés à Fontainebleau une école internationale a été créée en 1954 par une convention entre le ministère de l'Education nationale français et le SHAPE. Elle fonctionne comme une annexe du lycée François 1er qui en assure la gestion administrative. Chaque nation y affecte ses professeurs et les enfants de 5 à 18 ans peuvent suivre à Fontainebleau un cursus scolaire complet. Un bâtiment neuf est construit dans le fond du parc du Lycée François 1er mais les premiers militaires arrivent alors que l’école n’est pas encore achevée. La rentrée de 1954 s’est donc effectuée dans une aile du Château donnant sur le Jardin anglais. Les bâtiments neufs de l’Ecole internationale ont été livrés au cours de l’année 1955. Les effectifs s’étoffèrent au fur et à mesure de l’arrivée des militaires et de leur famille jusqu’à compter 100 élèves environ. L’école est devenue Lycée international en 1960.

Le général de Gaulle annonça le 7 mars 1966 au Président Johnson le retrait de la France de l’organisation militaire intégrée. Le 1er juillet, les représentants français quittaient les organismes militaires. Les États-Majors de l’OTAN en France, dont ceux de Fontainebleau furent évacués le 1er avril 1967.

Ci-dessus le bâtiment principal du Camp Guynemer au début des années 1960...
... ce même bâtiment en 2010. Depuis 1969 il est utilisé par les Archives nationales pour y stocker les archives contemporaines.
Désormais c'est le patrimoine architectural de l'agglomération qui va conserver la mémoire visible de cette période très riche de la première partie de la Guerre froide.


27 novembre 2010

La Défense au salon européen de l’Education


Le Salon européen de l’Education ouvre ses portes du 25 au 28 novembre à Paris. Le ministère de la Défense et des anciens combattants y participe et présente la variété des emplois et des métiers souvent hors normes proposés aux jeunes. Les contrats et les carrières proposées par la Défense s’inscrivent dans une offre globale allant de la formation permanente à la reconversion au moment de quitter l’institution.

Pour la douzième année consécutive, le ministère de la Défense participe au Salon de l’Education , du 25 au 28 novembre à Paris, Parc des expositions de Versailles. Sur le stand institutionnel, les visiteurs sont accueillis dans des espaces personnalisés où ils pourront obtenir des informations ?auprès des trois armées (terre, air, marine) mais également auprès de la Direction générale de l’armement, du Secrétariat général pour l’administration (SGA) ou du Service de santé des armées (SSA).

Le ministère de la Défense est l’un des principaux recruteurs de l’Etat avec l’embauche de plus de 20000 jeunes, militaires et civils par an. Les possibilités offertes se font à tous les niveaux de qualification, de sans diplôme à Bac+5. De nombreuses possibilités existent aussi dans le cadre du plan Egalité des chances qui vise à faciliter l’insertion et la progression dans la société des jeunes de milieu modeste ou défavorisés. Plusieurs actions y sont menées telles notamment de l’accueil de jeunes dans les lycées de la Défense , des périodes militaires d’initiation ou de perfectionnement à la défense nationale (PMI-PDN) pour faire bénéficier les jeunes (16-30 ans) d’une expérience militaire ou une formation. Ou encore des stages de niveau 3e (stages découverte) à Bac+7.

Ce salon est également l’occasion de présenter le fonctionnement des Centres d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Depuis 2008, les trois armées ont mutualisé leurs moyens dans le domaine du recrutement en créant ces centres. Les candidats à l’engagement reçoivent des informations aussi bien sur les carrières de l’armée de terre que de la marine nationale ou encore de l’armée de l’air. Désormais, le candidat peut, selon son projet professionnel, ouvrir un dossier d’engagement pour une ou plusieurs des trois armées de son choix. Plus de 110 CIRFA sont répartis sur le territoire national.

Salon européen de l’Education
25-28 novembre 2010
Parc des expositions de la porte de Versailles
Métro: Porte de Versailles

Entrée gratuite pour tous

16 novembre 2010

La cérémonie du 11 novembre à Avon

Le 92e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918

La cérémonie du 11 novembre obéit à un rituel, qui sans être immuable, reste semblable d’une année sur l’autre maintenant ainsi bien vivantes des traditions dont l’objectif prioritaire est la transmission aux jeunes générations de la mémoire de la Grande guerre.

A Avon la cérémonie est orchestrée par M. Jean-Pierre Peltot.

Le cortège se forme devant l’entrée principale du cimetière dans l’ordre suivant :

  • En tête la musique qui joue une marche militaire, 
  • les jeunes sapeurs-pompiers,
  • des enfants des écoles d’Avon,
  • les scouts,
  • les porte-drapeaux des associations d’anciens combattants et prisonniers de guerre,
  • le maire d’Avon, un adjoint de la commune voisine de Fontainebleau, les adjoints et conseillers municipaux d’Avon,
  • les délégations militaires, (officiers et sous-officiers de l’école de gendarmerie de Fontainebleau, du centre national des sports de la défense), des représentants du commissariat de police et des sapeurs-pompiers,
  • les anciens combattants et victimes de guerre, les membres des associations préservant le souvenir de la déportation,
  • et clôturant la marche, la population.

Le cortège prend place autour du carré militaire dans lequel reposent les corps de 70 soldats morts pour la France entre 1914 et 1918. Les tombes - 64 - sont moins nombreuses que les tués car dans certaines d’entre elles sont enterrés deux frères ou encore un père et son fils.


Les participants une fois en place, la fanfare joue la sonnerie du Garde à vous. Les militaires ainsi que tous ceux qui portent l’uniforme s’exécutent. La fanfare joue alors Au drapeau pendant qu’un grand drapeau tricolore est hissé en haut du mat situé au centre du carré.


Les enfants et les scouts déposent ensuite un bouquet de fleurs sur chaque tombe.


Le maître de la cérémonie ordonne alors : repos.


Le cortège se reforme alors et, musique en tête se rend devant le Monument aux morts. C’est le second temps fort de la cérémonie. Devant le monument, les participants se disposent à nouveau en carré, les porte-drapeaux de part et d’autre de l’espace destiné à recevoir les gerbes de fleurs.



La fanfare entonne à nouveau le Garde à vous et c’est dans cette position que les participants à la cérémonie écoutent les lectures successives de textes qui donnent à la commémoration de l’anniversaire de la Grande guerre à la fois son unité et sa diversité.


Unité puisque dans toutes les cérémonies qui se tiennent au même moment en France sont lus les messages de l’Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de guerre et celui du Secrétaire d'État aux anciens combattants. Dans ce dernier, lu par M. Jean-Pierre Le Poulain maire d’Avon, le lien est fait entre l’armistice du 11 novembre 1918, le 90e anniversaire du choix du Soldat inconnu qui représente depuis tous les poilus morts pour la France, le 11 novembre 1940 qui a vu des étudiants et des lycéens parisiens braver l’interdiction de commémorer l’anniversaire de l’armistice par les occupants nazis et notre temps.
Diversité car chaque célébration est marquée par l’histoire du lieu et par la volonté de mettre l’accent sur une priorité. A Avon c’est la volonté d’associer la jeunesse qui est mise en avant.


Des élèves du collège de la vallée lisent des extraits des Poèmes de la paix et de la guerre de Guillaume Apollinaire, qu’ils ont choisis avec leur professeur d’histoire.

La musique joue une nouvelle fois le Garde à vous, c’est le moment du dépôt des gerbes. 
  • La première est déposée par Mmes Cahin-Duby, proviseure du lycée Uruguay-France et Eripret, principale du Collège de la Vallée,
  • la deuxième par le lieutenant-colonel Hageman pour la société d’entraide des membres de la Légion d’honneur,
  • la troisième par Monsieur Jean-Pierre Le Poulain, maire d’Avon, accompagné de Monsieur Jean-Christophe Laprée, adjoint au maire de Fontainebleau.



De part et d’autre du Monument aux morts quatre adjoints au maire et conseillers municipaux lisent les noms des 117 soldats morts pour la France. C’est un des moments les plus émouvants de la cérémonie.


Un clairon et les tambours jouent alors la sonnerie Aux morts. Les dernières notes restent comme suspendues le temps d’une minute de silence.


La fanfare complète interprète la Marseillaise reprise à haute voix par une partie des participants, militaires et civils.


La cérémonie est alors terminée. C’est le moment pour les autorités de saluer les porte-drapeaux.


Message du 11 novembre 2010


Le 11 novembre 1918 à 11 heures, au son des clairons sur la ligne de front et des cloches des églises dans toutes les villes et les villages de France, prenait fin le plus terrible conflit que l'humanité ait connu jusqu'alors et dont personne n'imaginait alors qu'il ouvrait un siècle marqué par le retour de la barbarie et de l'inhumanité au cœur même de la civilisation européenne et dans le monde.

L'armistice signé dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, quelques heures auparavant, scellait la victoire si chèrement acquise de la France et de ses alliés sur l'Empire allemand, tombé deux jours plus tôt.
Cette Première Guerre mondiale, qui devait être « la der des ders » la mémoire collective l'a retenue sous le nom de Grande Guerre, non pas pour en magnifier le souvenir, mais parce que son ampleur inédite, la violence extrême de ses combats, la puissance destructrice employée et le nombre de morts, de blessés, d'invalides et de "gueules cassées" qu'elle provoqua ont marqué à jamais notre conscience nationale.

Aucune famille, aucun village, aucune ville ne furent épargnés par la douleur et le deuil. Deux ans après la fin de cette tragédie, la Nation a souhaité rendre hommage à tous ceux qui souffrirent, parfois au delà de toute mesure durant cette terrible épreuve.

Pour que le pays tout entier n'oublie jamais le sacrifice de ses enfants, le corps d'un soldat français non identifié, «petit soldat glorieux et anonyme » choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et les symbolisant tous, fut placé dans une chapelle ardente dressée dans l'Arc de Triomphe. C'était il y a quatre-vingt-dix ans, le 11 novembre 1920.

Selon la belle formule d'Henri de Jouvenel : « c'est lui, l'inconnu, l'anonyme, le simple soldat, qui donne tout son sens à l'Arc de triomphe ».

Ce corps fut inhumé sous la Dalle Sacrée le 28 janvier 1921. Et depuis le 11 novembre 1923, sans interruption, la Flamme du souvenir brille à ses côtés, ravivée chaque soir, sur la Dalle Sacrée.

Célébrée tous les ans dans l'ensemble des communes de France, la journée nationale du 11 novembre, dénommée « fête de la Victoire et de la paix » par la loi du 24 octobre 1922, reste la plus emblématique des commémorations car elle symbolise par excellence le sacrifice pour la France de ses enfants.

En 1940, alors que la France était en souffrance, abasourdie par sa défaite, coupée en deux, en partie occupée, alors que l'engagement dans la France Libre ou dans les prémisses de la résistance intérieure étaient encore affaire d'individualités aussi remarquables que peu nombreuses, c'est le 11 novembre que se leva, sur le territoire métropolitain, le premier écho populaire à "appel historique du Général de Gaulle lancé le 18 juin depuis la radio de Londres.

Ce 11 novembre 1940, des milliers de Français décidèrent de témoigner leur opposition à l'occupant et à la politique de collaboration que voulait mener le gouvernement du Maréchal Pétain. Ils le firent en rendant hommage à leurs ainés de 1914-1918.

A Paris, tout au long de la journée, quatre à cinq mille lycéens et étudiants bravèrent l'occupant pour aller déposer des centaines de bouquets et plusieurs gerbes sur la tombe du Soldat Inconnu.

En province, bien d'autres Français célébrèrent individuellement ou collectivement, la signature de l'Armistice de 1918. Ils le firent chacun à leur manière, en hissant un drapeau tricolore sur la cathédrale de Nantes, ou en arborant modestement à la boutonnière une croix de Lorraine, signe de ralliement des Français libres...

Dans les années trente, la commémoration du 11 novembre était l'occasion de se recueillir et de rendre un vibrant hommage aux morts de 1914-1918. Pendant l'Occupation, elle devint un symbole porteur des valeurs de la Résistance.

Aujourd’hui, elle incarne l'espérance européenne et la réconciliation franco-allemande, vecteurs d'une Europe en paix, unie, solidaire et forte.

Elle est aussi l'occasion de rendre hommage, sous l'Arc de Triomphe comme devant chaque monument aux morts, à nos soldats qui font aujourd'hui encore le sacrifice de leur vie pour la paix et la liberté dans le monde.

« Tu iras honorer le soldat inconnu ». Le mot d'ordre des étudiants et lycéens du 11 novembre 1940 demeure, par delà les générations, l'un des plus beaux commandements de notre République.

Hubert FALCO, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants

11 novembre 2010

Voyage d'étude du trinôme académique à Cherbourg

Les lundi 8 et mardi 9 novembre 2010 le professeur relais-défense du lycée Uruguay-France a participé avec une trentaine de professeurs, documentalistes, personnels de direction – tous relais Défense de leur établissement - à un voyage d’étude organisé par le Trinôme académique de Créteil auprès de la Préfecture maritime de Cherbourg. Le thème d’étude de ces "Journées du Trinôme académique" était l’action de l’État en mer (AEM).

L'inspecteur général des douanes Burvin présente l'action de l'Etat en mer (AEM) en mettant l'accent sur les fonctions du préfet maritime. Fonction créée par Napoléon Bonaparte en 1800, le préfet maritime excerce son pouvoir de police générale en mer. Il veille ainsi à la défense des droits souverains et aux intérêts maritimes de la Nation, il fait respecter les réglementations dans les eaux sous juridiction française, il est responsable de la sauvegarde des personnes, des biens et de la protection de l'environnement, enfin il lutte contre les activités illicites et assure le maintien de l'ordre public.

De la "passerelle" du CROSS Jobourg, les marins assurent la surveillance du trafic maritime dans la Manche dans laquelle transitent près de 200 navires par jour. L'autre mission du CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) est de coordonner la recherche et le sauvetage des navires en difficulté. En 2009, 559 opérations de sauvetage ont été menées impliquant 1260 personnes, dont 20 sont malheureusement décédées.

Le pharmacien en chef de la marine Pierre-André Legoff présente des résultats d'analyse sur écran. Le laboratoire d'analyse, de surveillance et d'expertise de la marine (LASEM) de Cherbourg assure la surveillance radiologique et chimique de l'environnement à travers des analyses de faune, de flore, de sédiments, d'eau de mer et d'échantillons atmosphériques afin d'évaluer l'impact des installations nucléaires sur l'écosystème local.


La passerelle du Vulcain, bâtiment-base de plongeur démineur (BBPD). Ce navire de 41,60 m de long et mis en service en 1986 est conçu pour assurer le soutien technique, opérationnel et médical d'un groupe de plongeurs démineurs de la Marine opérant en plongée. Pour ce faire il dispose d'un caisson de recompression, d'une station d'air comprimé et d'une grue télescopique. L'équipage se compose d'un officier, de 8 officiers mariniers, de 6 quartiers-maîtres et matelots qui assurent le soutien des 12 plongeurs ainsi que d'un médecin et d'un infirmier.

Le Cormoran est un patrouilleur spécialement dédié à l'Action de l'Etat en Mer (AEM). Long de 54 m et orné des bandes tricolores qui mettent en évidence sa fonction de "garde-côtes", il a été mis en service en 1997. Sa mission principale est de patrouiller dans la zone économique exclusive (ZEE) française qui s'étend jusqu'à 200 nautiques (environ 370 km) des côtes de France. Sa fonction principale est en conséquence la police des pêches. Le Cormoran peut aussi accomplir des missions de lutte anti-pollution, d'assistance et de sauvetage en mer.


Sous ces pelouses l'Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) assure le stockage et la surveillance de 500000 m3 de déchets radioactifs de faible et de moyenne activité. Le centre de stokage de la Manche (CSM), créé en 1969 ne reçoit plus de déchets depuis 1994. Ceux-ci, stockés dans des "colis" de béton, reposent sous un épais revêtement multicouche et resteront sous surveillance pendant 300 ans.


Un compte-rendu très complet a été rédigé et mis en ligne par Nghia NGUYEN, professseur relais-défense du lycée Galilée de Combs-la-Ville à l'adresse suivante.
http://maisonducombattant.over-blog.com/article-voyage-d-etude-du-trinome-academique-2010-60734960.html

10 novembre 2010

Cérémonie du 11 novembre

92ème anniversaire de l’Armistice de 1918

Jeudi 11 novembre auront lieu à Avon et Fontainebleau les cérémonies organisées pour la Commémoration de l’Armistice de 1918, dont voici le programme :


AVON

9h30: Cimetière (entrée principale). Cérémonie aux couleurs. Dépôt de fleurs au Carré Militaire et de gerbes au Monument aux morts 1914/1918, avec la participation de l’Harmonie-Fanfare d’Avon Musique et Culture.

FONTAINEBLEAU

9h30: Cimetière israélite, dépot de gerbes.

9h45: Monuments aux Morts et du Souvenir français. Cérémonie et dépôt de gerbes avec la participation de l’Union Musicale et la Chorale de l’École de Musique de Fontainebleau et les élèves des Écoles.

10h20: Lycée François 1er - Dépôt de gerbes


Manifestions communes aux deux villes
10h50:
Rendez-vous à l’Hôtel de Ville de Fontainebleau et formation du cortège.
11h00: Messe du souvenir en l’église Saint-Louis de Fontainebleau.
12h00: Réception à l’Hôtel de Ville de Fontainebleau.

23 octobre 2010

Les projets de reconversion des terrains militaires de Fontainebleau

La ville de Fontainebleau entame une profonde réflexion sur l’avenir des terrains militaires et entend programmer dès 2011 l’urbanisation de 40 ha, notamment d’anciens terrains militaires souvent en friche, soit près du tiers du territoire de la commune.
La reconversion des terrains militaires est un processus que la ville et la région de Fontainebleau connaissent depuis des décennies. Les armées avaient déjà cédé des casernes à d’autres ministères. Le quartier Raoult, qui occupait les « anciennes petites écuries du roi » a longtemps abrité les archives du ministère de l’économie et des finances. La caserne Boufflers, toujours propriété de l’Etat, accueille depuis 1967 une annexe de l’Ecole des mines de Paris. Lors du départ de l’Etat-major de l’OTAN den 1967, une partie des 50 ha du site occupés par l’alliance a été confiée au ministère de la Culture pour y stocker les archives récentes des ministères. Plus recemment, la Municipalité a conduit une opération de construction de trois immeubles, prélude à la réhabilitation du quartier Magenta où se trouvait l'ancien mess de la garnison.

Le processus de professionnalisation des armées qui a commencé en 1997 a touché Fontainebleau à partir de 1998. Les casernes ont vu partir leurs derniers régiments et se sont progressivement vidées, Fontainebleau a ainsi perdu 3 000 habitants.
Pour éviter de laisser se développer des « friches militaires », l’Etat s’est engagé à vendre ces terrains à prix symbolique. Même si la municipalité de Fontainebleau n’est pas encore propriétaire des ces terrains, elle a pris la décision d’entamer la réflexion afin de ne pas passer à côté de la seule opportunité de développement qui s’offre encore à la ville.
Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau, a présenté jeudi 21 octobre 2010 en réunion publique au théâtre de Fontainebleau les premiers projets d’aménagement de ces terrains, déjà libérés par les armées ou prochainement amenés à être cédés aux collectivités locales (Ville de Fontainebleau ou Communauté de communes).
Laurent Bécard du cabinet d’urbanisme et d’architecture Bécard et Palay a présenté le projet d’aménagement du quartier Sud de la ville.

La République de Seine-et-Marne, lundi 18 octobre 2010, page 10


Le quartier sud (30 ha) : est surtout connu sous le nom de quartier du Bréau. L’élément qui structurera le quartier est le nouvel ensemble hospitalier qui regroupera les services de l’actuel hôpital et l’actuelle polyclinique.

Le site du futur hôpital


Des voies nouvelles seront percées, en particulier une nouvelle entrée de ville à partir de la route départementale 606 (ex Nationale 6), afin de créer des axes de circulation Nord-Sud perpendiculaires à l’avenue de Villars. Le projet prévoie même de percer le mur du Parc du Château pour que les habitants des nouveaux quartiers d’habitation puissent se rendre au centre ville à pied ou à bicyclette. Près du Parc du château, le Clos des Ebats, situé à côté du quartier des Héronnières, abritera 180 logements collectifs, 65 maisons de ville, 3 900 m² de bureaux et des jardins partagés.

Le bâtiment des subsistances militaires en novembre 2010


Tout à côté, l’ancien bâtiment des subsistances militaires comprendra 360 logements, dont une partie sera attribuée aux gendarmes, 5 100 m² seront réservés à des activités économiques. Le bunker (ex-centre de transmission de l’OTAN) pourrait être réhabilité. Mais il est encore difficile de prévoir en quoi, peut-être des bureaux ? De même l’avenir du quartier des Héronnières, superbe bâtiment du XVIIIème classé monument historique, qui abrita l’Ecole d’application de l’artillerie, reste incertain.

La République de Seine-et-Marne, lundi 18 octobre 2010, page 10


Le projet « Quartier nord de la ville » concerne 9,5 ha. S’y trouve l’actuel hôpital, situé le long du boulevard Joffre, qui doit déménager au sud de l’agglomération en 2015. A sa place, le projet Choiseul annonce la construction de 180 logements, de 22 000 m² de bureaux, la reconstruction de l’école internationale Léonard-de-Vinci, et la construction d’un nouveau commissariat de police. En contrebas de l’hôpital, le quartier Chataux, construit en 1884 et, il y a dix ans, encore occupé par les gendarmes, accueillera 80 logements, un hôtel d’entreprise et des bureaux. Le projet prévoit de ne conserver que le corps principal de la caserne, les petits pavillons du corps de garde seraient malheureusement remplacés par un immeuble d’habitation.

Le quartier Damesme, situé à côté (2 000 m²), doit être bientôt complètement libéré par l’école des motocyclistes de la gendarmerie nationale, qui a déjà partiellement déménagé dans le quartier Lariboisière. Le projet Choiseul prévoit la construction de 170 logements, d’un parking public souterrain de 490 places et des activités économiques. Le Maire de Fontainebleau, souhaiterait que le bâtiment principal de la caserne puisse accueillir une annexe de l’université Paris-Est, pour cela la coopération du Conseil régional d’Ile-de-France serait indispensable.

Les deux cabinets d’urbanisme insistent sur les aspects sociaux et environnementaux qui doivent conduire ces projets : 10% à 15% de logements sociaux ou « aidés », normes énergétiques, limitation des flux automobile, création d’emplois de proximité.



Cabinet Bécard et Palais:
http://www.acad.asso.fr/?BECARD-PALAY
Atelier Choiseul:
http://www.atelierchoiseul.com/sous-menu-liste-detail.php?id_rubrique=2&id_sous_rubrique=&id_projet=47

27 septembre 2010

La JDC (ex-JAPD)

La Journée défense et citoyenneté.

La journée défense et citoyenneté est la nouvelle dénomination de la Journée d'Appel et de Préparation à la Défense, mais ses modalités restent inchangées.

Il s'agit d'une étape essentielle dans le parcours citoyen.

Objectifs

Sensibiliser à la citoyenneté et au devoir de mémoire en rappelant aux jeunes qu'ils ont des devoirs envers la société et que notre histoire n'a pas toujours été paisible.
Informer sur les enjeux de la Défense et son évolution notamment dans le cadre européen.
Présenter les métiers militaires et civils de la Défense.
Orienter les jeunes en difficulté vers les missions d'insertion.

Convocation

45 jours avant la date de la JDC, vous recevez à votre domicile une convocation précisant la date de session et le site sur lequel vous serez invité à vous présenter.



Cette convocation est accompagnée d'un titre de transport SNCF ou d'un titre permettant l'accès aux transports urbains.
Si la date proposée ne vous convient pas, vous disposez de 15 jours dès la réception de la convocation, pour contacter le BSN. Vous vous verrez alors proposer deux autres dates.

Le programme de la journée
Cette journée permet de rappeler à chacun que la liberté a un prix. C'est aussi une occasion unique d'être en contact direct avec la communauté militaire, et de découvrir les multiples métiers et spécialités, civils et militaires qu'offre la Défense aux jeunes.
 
Certificat de participation
A l'issue de cette journée une attestation de participation à la JDC est délivrée. Ce document est indispensable à la constitution de documents publics comme l'inscription aux examens et aux concours comme le baccalauréat ou le permis de conduire.

En cas de perte du certificat
Le certificat de participation à la JDC n'est délivré qu'en un seul exemplaire, il n'existe donc pas de duplicata.
En cas de perte, vous pouvez malgré tout demander une attestation à votre centre ou bureau du service national de votre lieu de recensement, en accompagnant votre demande d’une copie de votre carte nationale d'identité.
 
Pour en savoir plus, cliquez sur le lien:

14 juin 2010

Le 246ème régiment d’infanterie lors de la bataille de la Marne (5-9 septembre 1914)


Le récit publié ci-dessous est la transcription du JMO (journal de marche et des opérations) du 246ème régiment d'infanterie formé à Fontainebleau le 4 août 1914. Le JMO du régiment est déposé au Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT) à Vincennes. A l'instar de tous les JMO de la Première Guerre mondiale il est désormais consultable sur internet.

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/inventaires/ead_ir_consult.php?fam=3&ref=6&le_id=1790

Le 246e régiment d'infanterie était le régiment de réserve du 46e RI caserné à Fontainebleau et à Paris. La mobilisation générale prévoyait le retour au régiment des réservistes en fonction d'un calendrier très précis indiqué sur les livrets individuels de mobilisation. Afin que la formation des régiments soit la plus rapide possible, les réservistes étaient affectés dans des régiments proches de leur domicile. Ainsi les soldats du 246e RI étaient pour la plupart des Parisiens et des Seine-et-Marnais. Ce sont ces hommes qui tout juste un mois après la mobilisation sont allés défendre leurs champs, leurs villages et leurs villes. La moitié d'entre eux est tombée lors de la bataille de la Marne.

« 4 août
Le 246ème régiment d’infanterie a été formé le 4 août 1914 (3ème jour de la mobilisation), à Fontainebleau.
10 août

Départ de Fontainebleau pour la base de concentration à l’effectif suivant : officiers : 39, sous-officiers et troupe : 2151, chevaux 126. »

Le régiment est commandé par le lieutenant colonel Chaulet. Il est constitué de deux bataillons, le 5ème (Commandant Brun), et le 6ème (Reverchon). Chaque bataillon comprend 4 compagnies numérotées de la 17ème à la 20ème dans le 5ème bataillon et de la 21ème à la 24ème dans le 6ème bataillon.
Le 11 août le régiment arrive sur sa base de concentration près de Saint-Mihiel.
Le 246ème fait partie de la 110ème brigade d’infanterie, 55ème division d’infanterie, 3ème groupe de divisions de réserve, 3ème armée.

« 5 septembre
On arrive à Iverny vers 13h. A ce moment la cavalerie ne signale aucun ennemi à proximité. Cependant le lieutenant-colonel prescrit à la compagnie Tournié de sortir du village en s’éclairant avec précaution. A ce moment là on aperçoit sur la crête N. O. de Monthyon quelques cavaliers, qui sont reconnus à la lorgnette, pour des cavaliers allemands.

En même temps on aperçoit une forte colonne allemande, formée d’infanterie et d’artillerie sortir de Monthyon, par le chemin qui débouche au Sud de ce village au lieu-dit l’Hôpital. Aussitôt le lieutenant-colonel commandant le 246ème donne les ordres suivants : le 5ème bataillon sous les ordres du Commandant Brun occupe les fossés de la route, allant d’Iverny à Neufmoutiers. Le 6ème bataillon défend le village d’Iverny et occupe le début de la route de Monthyon. Un bataillon du 276ème étant entre Iverny et Le Plessis-l’Evêque. Ensuite la Compagnie Sallet (22ème) fait une avancée à l’extrême droite de notre front, de façon à se relier aux tirailleurs marocains, vers les bois de Penchard. Notre artillerie installée en arrière de la route de Iverny à Villeroy tire sur les fantassins allemands qui débouchent des pentes Sud de Montyon et sont venus occuper les crêtes à environ 1200 à 1400 mètres de nos lignes. Notre artillerie tient également sous son feu la batterie allemande installée entre Monthyon et Penchard.

Jusqu’à 17 heures, sous une très violente fusillade et sous un tir d’artillerie ininterrompu, le 246ème tient en respect les forces allemandes nettement supérieures par le nombre.
A 17 h ¼, le gros de la brigade n’étant pas encore arrivé renforcer le régiment, l’ordre est donné au 246ème de se replier sur La Baste.
Ce mouvement est commencé dans l’ordre le plus parfait, mais alors arrivèrent les renforts. Aussitôt le repli est arrêté et le 246ème se reporte en avant avec vigueur. Il occupe de nouveau ses positions de la journée et boivouacque (sic) le soir sur les lignes de défense du village d’Iverny. Toute l’après midi, le village d’Iverny fut l’objet d’un violent bombardement.
Les pertes du 246ème, au cours de la journée sont difficiles à évaluer, l’action ne s’étant apaisée qu’à la nuit tombée. Environ [ ? ](1) hommes hors de combat. »
Le récit de la journée du 5 septembre se termine par la liste des officiers morts au champ d’honneur ou grièvement blessés.

« 6 septembre 1914
Dès l’aube le régiment poursuit sa marche en avant vers l’Est. Les patrouilles envoyées en reconnaissance rendent compte qu’à la suite du combat de la veille, les troupes allemandes ont évacué Monthyon, pendant la nuit, et sont en retraite vers le Nord-Est. Les Allemands sont partis précipitamment, abandonnant beaucoup de matériel, caissons d’artillerie, centaines de projectiles etc… et sans enterrer leurs morts qui gisent nombreux parmi les cadavres de chevaux sur les pentes descendant le village de Monthyon. L’action de notre artillerie, fut hier particulièrement efficace.

Le 246ème franchit les crêtes au Nord-Ouest de Monthyon et se dirige vers Marcilly.
Vers midi, ordre est donné à nos troupes de faire face au Sud-Est et de se diriger vers Barcy, cote 115, hauteur dominant la Marne, pour barrer la route à de gros éléments ennemis franchissant la Marne à Varreddes et battant en retraite vers le Nord.
Le 246ème reçoit l’ordre de marcher de la ferme St-Gobert sur la cote 115 (N. O. de Varreddes), ayant à sa gauche le 1er bataillon du 231ème et le 2ème bataillon du 276ème dont l’itinéraire était plus au Nord. Le mouvement s’effectue par un cheminement dans le ravin Est de Barcy, de façon à être défilé des feux de l’artillerie qui bombarde dès ce moment le village de Barcy et balaie l’Est de ce village ainsi que la route de Barcy à la Chaussée.

Le village de Barcy après la bataille

En arrivant à la hauteur de cette route, les balles de l’infanterie allemande commencent à pleuvoir. Le régiment progresse en utilisant le terrain. Déjà plusieurs hommes sont tués ou blessés. Une série de shrapnells éclatent au dessus du groupe dont font partie les capitaines Gourguen et Ruffier qui sont tous deux blessés. A 500 mètres de la ligne de crête, un bicycliste du 289ème vient de la part de son colonel demander un appui. Aussitôt le lieutenant-colonel Chaulet, commandant le 246ème lance 6 compagnies à l’attaque de la gauche du petit bois situé au-delà de la crête. Bientôt ces 6 compagnies sont soutenues par les deux compagnies de réserve, moins toutefois un peloton affecté à la garde du drapeau.
Le feu de l’ennemi devient alors d’une formidable intensité. A mesure qu’on approche de la crête où les Allemands sont retranchés dans des tranchées profondes, on avance sous une grêle de balles, et sous les rafales des nombreuses mitrailleuses.
A chaque pas les hommes les hommes tombent morts ou blessés. Le commandant Brun (5e Bataillon) est tué. Le capitaine Robinet (commandant le 6e bataillon) est grièvement blessé. Un grand nombre d’officiers, sur tout le front sont frappés, blessés ou tués.
Cependant, par bonds successifs, on avance toujours et on atteint la route de Chambry à Etrepilly. La mitraille augmente encore d’intensité ; mais nos troupes y répondent.
A ce moment le lieutenant-colonel Chaulet est blessé, atteint de plusieurs balles ; le sous-lieutenant Colin est blessé en lui portant secours ; le lieutenant Mulleret porte drapeau tombe à son tour. Le sous-lieutenant Dumesnil prend le drapeau et se porte en avant en ralliant les hommes. Il est à son tour blessé. Le général de Mainbray debout sur la ligne de feu est blessé ; ainsi que son officier d’état-major le capitaine Renault, assez grièvement atteint. On avance toujours vers les tranchées allemandes. Cependant sous la violence du feu ennemi, les balles tombant littéralement comme de la grêle et nous causant des pertes considérables, quelques hommes du centre de la ligne semblent faillir et esquissent un mouvement de flottement. Le lieutenant-colonel se relève et rassemble ses forces, entouré du capitaine Tournié, des sous-lieutenants Dumesnil, Colin et Bertrand, reporte la ligne en avant. Les clairons et tambours sonnent « au drapeau » et « en avant » et à trois reprises notre ligne se reforme et progresse, baïonnette au canon, de telle façon que certains de nos éléments atteignent les tranchées allemandes.
Si des renforts nous étaient parvenus il eut été possible non seulement d’arrêter comme ce fut fait la progression des Allemands, mais de rejeter ceux-ci dans la Marne.

A la tombée de la nuit, le régiment, par échelons successifs, se replie par le ravin, la ferme de Saint-Gobert, la ferme Fischeux et Monthyon où sont installées les ambulances. Par centaines les blessés y arrivent.
Le régiment passe la nuit à Monthyon.

Grande tombe des 200 soldats morts glorieusement les 5 et 6 septembre 1914, au combat de Villeroy
7 septembreLa 110ème brigade se rassemble pour se reconstituer au Nord Ouest de Monthyon aux environs de la ferme des Nonnes. Le 246ème se rassemble un peu au nord de cette ferme, le long du petit bois. Les hommes se reposent et font la soupe.
L’appel des hommes présents, donne pour le régiment un effectif de 780 hommes. Tout le reste étant tués, blessés ou disparus.
Le commandant Bonnet, du 276ème arrive pour prendre le commandement du régiment, le lieutenant-colonel Chaulet étant évacué. Le régiment est provisoirement reconstitué à un seul bataillon de 4 compagnies avec une seule section de mitrailleuses. A la date du 7 septembre le chiffre global des pertes en tués, blessés ou disparus, s’élève donc pour le 246ème (journées du 5 et du 6 septembre) : 811 hommes et 23 officiers (d’après la situation en date du 10 septembre) […] »
Suit la liste des officiers tués ou blessés puis les noms des nouveaux commandants de compagnies.


« Le soir le régiment va cantonner à la ferme Fischeux, se reportant en avant en raison de l’urgence à poursuivre l’offensive entre les gros des armées allemandes opposées à la 5ème armée française, et qui battent en retraite vers le Nord et le Nord-Est.
8 septembre
Le régiment quitte de bonne heure la ferme Fischeux mais il passe la journée très près de ce lieu et bivouaque le soir au Sud de Gesvres à droite de la route de Saint-Soupplets.

9 septembre
La 55ème division reçoit l’ordre de maintenir les positions occupées, et de se tenir prête à reprendre le mouvement offensif, la 110ème brigade organise la position éventuelle de repli de la route Saint-Soupplets, Marcilly à la ferme de Raimionne. Le 246ème conserve ses positions de la veille et bivouacque (sic) le soir sur place. Le régiment est reformé à deux bataillons avec 8 compagnies de 130 hommes environ chacune(2). Un certain nombre d’hommes portés comme disparus à la suite des combats du 5 et du 6 ont en effet rejoint le régiment. […]»

(1) Le rédacteur laisse ici un blanc en attendant d’avoir un nombre précis à noter, ce qu’il ne fera jamais
(2) Soit un peu moins de la moitié des effectifs des compagnies à la formation du régiment un mois auparavant.



Monument érigé à Villeroy en l'honneur des soldats des 231e, 246e et 276e régiments d'infanterie morts pour la France lors de la bataille de la Marne en septembre 1914. Le 231e a été formé à Melun, le 246e à Fontainebleau et le 276e à Coulommiers. En haut à droite de la liste de noms on peut lire "lieutenant Charles Péguy" (du 276e RI).