Le dimanche 30 avril 2017 des élèves du lycée Uruguay-France ont participé à la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation. Ils étaient accompagnés par leur professeur Madame Agnès Michel-Skorupka.
Au cimetière du couvent des Carmes, Laurie Pissé et Marta Nievès ont lu un poème de
Jean CAYROL, compagnon de déportation du Pères Jacques à Gusen.
Chant Funèbre à la mémoire du Révérend Père JacquesFrère Jacques dors-tu dans ta robe de terred’une bure printanière, les mains fermés sur le Grain,tous mes arbres ont le tremblement de tes mainsFrère Jacques dors-tu ?J’entendais si bien Dieu dans ton cœur, je voyais sourire tantde nos morts sur tes lèvres.Irons-nous voir, ce soir, les vieilles fêtes du couchant,ce soir où je m’avance vers toidans cette basilique infinie de la douleur humaine.Entends-tu dans les sapins cruels le vent sombre de Fontainebleautu es mort à la fin de la tempête.O ce printemps qui pouvait à peine se lever de la mort,taisant ses premières feuilles dans un ciel déjà en reposO ces oiseaux qui goûtaient d’un bec si prudentles fruits mûrs de ton agonieO ces premières violettes toutes pensives dans les bois :Jacques au profil d’un crayon ancienJacques, mon pur feu flambant, à ton oreilleles lèvres blanches du passé murmurent le nom aimé d’Avonet si le calme règne sur ses bois les plus profondsc’est parce qu’il vient du silence de tes plaies, de ce pardoncomme une abeille trop lourde de son miel.
Ensuite au cimetière municipal, Yasmine Bennani et Dorsaint Rony ont lu un poème de Charlotte Delbo (arrêtée en 1942, déportée
à Auschwitz puis à Ravensbrück).
Prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivantsJe vous en suppliefaites quelque choseapprenez un pasune dansequelque chose qui vous justifiequi vous donne le droitd’être habillés de votre peau de votre poilapprenez à marcher et à rireparce que ce serait trop bêteà la finque tant soient mortset que vous viviezsans rien faire de votre vie.Je reviensd’au-delà de la connaissanceil faut maintenant désapprendreje vois bien qu’autrementje ne pourrais plus vivre.