La cérémonie du 11 novembre obéit à un rituel presque immuable déjà
décrit sur ce blog comportant en particulier la lecture par un jeune du message de
l'UFAC (Union française des associations de combattants et de victimes de guerre) :
Nous célébrons aujourd'hui, le 94e anniversaire de l'Armistice du 11
Novembre 1918, Armistice victorieux pour la France et ses alliés après
quatre années de combats meurtriers face à l'Allemagne et aux Empires
Centraux.
Il n'est pas une ville, pas un village de France qui ne garde gravé dans
la pierre d'un monument, le souvenir de ceux qui sacrifièrent leur vie
pour la Patrie et la Liberté.
Le 11 Novembre 1918, la France déplorait :
- des centaines de milliers de veuves et d'orphelins
N'oublions pas ce lourd bilan, ni le courage héroïque des soldats de ce conflit, appelé à juste titre, la "Grande Guerre".
En ce jour de commémoration, rendons hommage aux combattants de tous
grades, français et alliés, qui ont fait preuve, dans tous les secteurs
du Front, d'un courage exemplaire méritant la reconnaissance de la
Nation.
En ce jour de recueillement, associons à l'hommage que nous rendons à
nos glorieux aînés, les "Poilus", le souvenir de tous les "Morts pour la
France". Inclinons-nous devant la douleur de leurs familles, si
cruellement éprouvées.
L'Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de
Guerre (UFAC) et ses 44 Associations nationales, fidèles au souvenir de
toutes celles et tous ceux, victimes de toutes les guerres, invitent la
jeunesse à œuvrer pour un monde de Paix plus juste, plus solidaire et
plus fraternel.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
VIVE LA FRANCE !
Cette année une élève du lycée Uruguay-France,
Emmalie LIKIBI de terminale ST2S3 a désiré lire un extrait de "Paroles
de Poilus, lettres et carnets du front 1914-1918" publié en 1998 par
Jean-Pierre Guéno et Yves Laplume à partir de lettres retrouvées dans
les familles et rassemblées sous l'égide de Radio France. Emmalie a
choisi une lettre de Marcel SOUTIF (p. 91) :
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Emmalie LIKIBI, élève de terminale ST2S3 lit un extrait de "Paroles de Poilus" devant le monument aux morts d'Avon. |
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Avant le traditionnel dépôt de gerbes, M. le maire d'Avon a lu le message du Ministre délégué auprès du ministre de la défense, en charge des anciens combattants :
Le 11 novembre 1918 à 11 heures, les clairons sonnaient le cessez-le-feu tout au long de la ligne de front, mettant fin à quatre ans d’une
terrible guerre.
Premier conflit mondial, qui marque par son ampleur et par le nombre
de victimes, militaires et civiles, l’entrée brutale dans ce 20ème
siècle sanglant, la Grande Guerre marquera à jamais les esprits.
Car malgré la joie de la victoire, les familles pleuraient leurs morts.
Une hécatombe venait de se produire et, bientôt, chacun ressentait
l’impérieuse nécessité que la nation tout entière, pour se reconstruire,
reconnaisse son malheur et s’y associe.
Plusieurs étapes favoriseront cette résilience.
– L’inhumation sous l’Arc de Triomphe, le 28 janvier 1921, du corps
d’un soldat inconnu, pour symboliser tous les morts de la Grande Guerre.
– Le vote par le parlement, il y a eu 90 ans cette année, le 24
octobre 1922, d’une loi fixant au 11 novembre la "commémoration de la
victoire et de la paix".
– L’allumage, par André Maginot, ministre de la guerre et des
pensions, le 11 novembre 1923, d’une flamme sur la tombe du soldat
inconnu, qui, depuis lors, ne s’est jamais éteinte.
– La réalisation de monuments aux morts dans presque toutes les
communes, pour porter les noms de leurs enfants "morts pour la France",
auxquels s’ajouteront, ultérieurement, ceux des victimes des autres
conflits.
La disparition des témoins de la guerre de 1914-1918 et l’inéluctable
déclin du nombre des acteurs des conflits suivants appelaient une
évolution pour maintenir la portée symbolique de cette journée.
C’est le sens de la loi du 28 février 2012, qui élargit la portée du
11 novembre à l’ensemble des morts pour la France tout en conservant les
autres journées nationales commémoratives.
C’est donc la reconnaissance du pays tout entier à l’égard de
l’ensemble des morts pour la France tombés pendant et depuis la Grande
Guerre qui s’exprime aujourd’hui, particulièrement envers les derniers
d’entre eux, ceux qui ont laissé leur vie en Afghanistan.
Elle s’inscrit dans une politique commémorative ambitieuse qui vise à
transmettre la mémoire, à favoriser la compréhension de notre histoire
nationale commune et son appropriation par les jeunes générations.
Les parlementaires du début des années vingt avaient voulu que la
journée nationale du 11 novembre soit placée sous le double signe de la
victoire et de la paix.
Ce dernier but semblait alors bien aléatoire, comme allaient le démontrer les décennies suivantes.
Mais finalement, ces parlementaires étaient des précurseurs. En
votant la loi instituant une "journée de la victoire et de la paix", ils
espéraient que soit célébrée dans l’avenir une "journée de la victoire
de la paix".
Le temps et la volonté des peuples leur ont donné raison.
Kader ARIF
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Mme Marie-Paule CAHIN-DUBY, proviseure du lycée Uruguay-France dépose une gerbe au pied du monument aux morts. |
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