Le dernier dimanche d'avril est dédié à la célébration de la mémoire des victimes de la déportation dans les camps
de concentration et d'extermination nazis lors la Seconde Guerre
mondiale. A Avon la cérémonie se déroule en trois temps.
Dans le hall de la Mairie, un hommage est rendu au Maire, à ses adjoints et administrateurs morts en déportation en 1944 et 1945.
Jean-Paul GRANDIERE, adjoint au Maire d'Avon et Jean-Alec DUCROS, adjoint au Maire de Fontainebleau déposent une gerbe en l'honneur des élus et administrateurs avonnais déportés. |
Dans le hall de la Mairie d'Avon cette plaque honore la mémoire de Rémy DUMONCEL, Etienne CHALUT-NATAL, Aristide ROUX, Paul Mathéry, Lucien CANUS et Charles ZIEGLER. |
Dans un deuxième temps le cortège se rend dans le couvent des Carmes afin de rendre hommage au Père Jacques qui y est inhumé.
Un jeune scout, par ailleurs élève au Collège de la Vallée, lit un texte rappelant les souffrances endurées par les déportés. |
Un frère Carme lit un très émouvant hommage au Père Jacques. Au premier rang de l'assistance, Chantal MANGUIN-DUFRAISSE, sous-préfète de Fontainebleau, représente l'Etat. |
La tombe du Père Jacques est fleurie par Marie-Thérèse NATTA-MATHERY, fille de Paul MATHERY qui fut arrêté au même moment que le directeur du Petit collège. |
La tombe du père Jacques. |
En sortant du couvent, le cortège s'arrête un instant devant la plaque qui rappelle le souvenir de l'arrestation par les nazis du Père Jacques et des trois enfants juifs qui avaient trouvé refuge à Avon.
La mémoire du Père Jacques sera à tout jamais associée à celle des trois enfants juifs que le directeur du Petit collège d'Avon tenta d'abriter en leur procurant de fausses identités tout en assurant la suite de leur scolarité : Hans Helmut MICHEL, Maurice SCHLOSSER et Jacques-France HALPERN. |
Dans un troisième temps, la cérémonie se déroule dans le cimetière devant les monuments aux victimes de la Seconde Guerre mondiale. Des couronnes sont déposées au pied des monuments par Mme la Sous-Préfète et par les élus des communes de Fontainebleau et d'Avon.
Quatre élèves de première L du lycée Uruguay-France lisent un poème de Marianne Cohn rédigé en 1943, "je trahirai demain".
Sofia SAID, Marie-Murielle HOCHABAEFF, Germain GLORY et Emeline STEPHAN |
« Je trahirai demain »
Je trahirai demain pas aujourd’hui.Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.
Marianne Cohn, 1943
Maryvonne Braunschweig lit le message commun des associations de déportés pour la Journée nationale du souvenir de la Déportation. |
« Il y a 80 ans, le nazisme triomphait. Hitler imposait son pouvoir en
Allemagne dans l’indifférence quasi générale des démocraties et entraînait le monde dans un conflit qui prit fin en 1945 après des années de terreur, par la victoire sur le nazisme.
C’est alors que les déportés survivants revinrent des camps de concentration et d’extermination.
Nous avons le devoir, au nom de nos camarades disparus, de rappeler ces événements qui ont ponctué notre histoire.
Tant que nous pourrons prendre la parole, nous devons dire aux
générations nouvelles que c’est surtout dans les moments de crise que
resurgissent les discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et
antisémites, dans lesquels elles doivent discerner les thèses de ceux
qui ont exterminé les juifs d’Europe, massacré les Tziganes, déporté et
fusillé les Résistants.
Aujourd’hui, il est essentiel qu’elles reconnaissent, dans d’autres
discours, les vociférations d’Adolf Hitler et la voix soumise de
Philippe Pétain. Ainsi averties, pourront-elles combattre le danger s’il
se présente.
Nous lançons aujourd’hui, un appel à la vigilance, au respect de
l’être humain, de sa dignité et du droit à la différence. Ce message que
nous adressons aux jeunes générations se veut partie prenante de la
construction de l’avenir. »
Ce message a été rédigé conjointement par : la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (F.M.D), la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance (F.N.D.I.R.), la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.), l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de disparus (U.N.A.D.I.F.).
La cérémonie s'achève, les porte-drapeaux quittent le cimetière. |